Jeûne du 10 Tevet 5783
ויגש
(Genèse, 44.18 – 47.27)
 Le don de soi, messiroute nefech
יח וַיִּגַּשׁ אֵלָיו יְהוּדָה, וַיֹּאמֶר בִּי אֲדֹנִי, יְדַבֶּר-נָא עַבְדְּךָ דָבָר בְּאָזְנֵי אֲדֹנִי, וְאַל-יִחַר אַפְּךָ בְּעַבְדֶּךָ: כִּי כָמוֹךָ, כְּפַרְעֹה.
יט אֲדֹנִי שָׁאַל, אֶת-עֲבָדָיו לֵאמֹר: הֲיֵשׁ-לָכֶם אָב, אוֹ-אָח.
כ וַנֹּאמֶר, אֶל-אֲדֹנִי, יֶשׁ-לָנוּ אָב זָקֵן, וְיֶלֶד זְקֻנִים קָטָן; וְאָחִיו מֵת, וַיִּוָּתֵר הוּא לְבַדּוֹ לְאִמּוֹ וְאָבִיו אֲהֵבוֹ.
כא וַתֹּאמֶר, אֶל-עֲבָדֶיךָ, הוֹרִדֻהוּ, אֵלָי; וְאָשִׂימָה עֵינִי, עָלָיו.
כב וַנֹּאמֶר, אֶל-אֲדֹנִי, לֹא-יוּכַל הַנַּעַר, לַעֲזֹב אֶת-אָבִיו: וְעָזַב אֶת-אָבִיו, וָמֵת.
כג וַתֹּאמֶר, אֶל-עֲבָדֶיךָ, אִם-לֹא יֵרֵד אֲחִיכֶם הַקָּטֹן, אִתְּכֶם–לֹא תֹסִפוּן, לִרְאוֹת פָּנָי.
כד וַיְהִי כִּי עָלִינוּ, אֶל-עַבְדְּךָ אָבִי; וַנַּגֶּד-לוֹ–אֵת, דִּבְרֵי אֲדֹנִי.
כה וַיֹּאמֶר, אָבִינוּ: שֻׁבוּ, שִׁבְרוּ-לָנוּ מְעַט-אֹכֶל.
כו וַנֹּאמֶר, לֹא נוּכַל לָרֶדֶת: אִם-יֵשׁ אָחִינוּ הַקָּטֹן אִתָּנוּ, וְיָרַדְנוּ–כִּי-לֹא נוּכַל לִרְאוֹת פְּנֵי הָאִישׁ, וְאָחִינוּ הַקָּטֹן אֵינֶנּוּ אִתָּנוּ.
כז וַיֹּאמֶר עַבְדְּךָ אָבִי, אֵלֵינוּ: אַתֶּם יְדַעְתֶּם, כִּי שְׁנַיִם יָלְדָה-לִּי אִשְׁתִּי.
כח וַיֵּצֵא הָאֶחָד, מֵאִתִּי, וָאֹמַר, אַךְ טָרֹף טֹרָף; וְלֹא רְאִיתִיו, עַד-הֵנָּה.
כט וּלְקַחְתֶּם גַּם-אֶת-זֶה מֵעִם פָּנַי, וְקָרָהוּ אָסוֹן–וְהוֹרַדְתֶּם אֶת-שֵׂיבָתִי בְּרָעָה, שְׁאֹלָה.
ל וְעַתָּה, כְּבֹאִי אֶל-עַבְדְּךָ אָבִי, וְהַנַּעַר, אֵינֶנּוּ אִתָּנוּ; וְנַפְשׁוֹ, קְשׁוּרָה בְנַפְשׁוֹ.
לא וְהָיָה, כִּרְאוֹתוֹ כִּי-אֵין הַנַּעַר–וָמֵת; וְהוֹרִידוּ עֲבָדֶיךָ אֶת-שֵׂיבַת עַבְדְּךָ אָבִינוּ, בְּיָגוֹן–שְׁאֹלָה.
לב כִּי עַבְדְּךָ עָרַב אֶת-הַנַּעַר, מֵעִם אָבִי לֵאמֹר: אִם-לֹא אֲבִיאֶנּוּ אֵלֶיךָ, וְחָטָאתִי לְאָבִי כָּל-הַיָּמִים.
לג וְעַתָּה, יֵשֶׁב-נָא עַבְדְּךָ תַּחַת הַנַּעַר–עֶבֶד, לַאדֹנִי; וְהַנַּעַר, יַעַל עִם-אֶחָיו.לד כִּי-אֵיךְ אֶעֱלֶה אֶל-אָבִי, וְהַנַּעַר אֵינֶנּוּ אִתִּי: פֶּן אֶרְאֶה בָרָע, אֲשֶׁר יִמְצָא אֶת-אָבִי.
18 Alors Juda s’avança vers lui, en disant: « De grâce, seigneur! que ton serviteur fasse entendre une parole aux oreilles de mon seigneur et que ta colère n’éclate pas contre ton serviteur! Car tu es l’égal de Pharaon.
19 Mon seigneur avait interrogé ses serviteurs, disant: ‘Vous reste-t-il un père, un frère?’
20 Nous répondîmes à mon seigneur: ‘Nous avons un père âgé et un jeune frère enfant de sa vieillesse: son frère est mort et lui, resté seul des enfants de sa mère, son père le chérit.’
21 Tu dis alors à tes serviteurs: ‘Amenez-le moi, que je l’examine.’
22 Et nous répondîmes à mon seigneur: ‘Le jeune homme ne saurait quitter son père; s’il quittait son père, il en mourrait.’
23 Mais tu dis à tes serviteurs: ‘Si votre jeune frère ne vous accompagne, ne reparaissez point devant moi.’
24 Or, de retour auprès de ton serviteur, notre père, nous lui rapportâmes les paroles de mon seigneur.
25 Notre père nous dit: ‘Retournez acheter pour nous quelques provisions.’
26 Nous répondîmes: ‘Nous ne saurions partir. Si notre jeune frère nous accompagne, nous irons; car nous ne pouvons paraître devant ce personnage, notre jeune frère n’étant point avec nous.’
27 Ton serviteur, notre père, nous dit: ‘Vous savez que ma femme m’a donné deux enfants.
28 L’un a disparu d’auprès de moi et j’ai dit: ‘Assurément il a été dévoré!’ et je ne l’ai point revu jusqu’ici.
29 Que vous m’arrachiez encore celui ci, qu’il lui arrive malheur et vous aurez précipité cruellement ma vieillesse dans la tombe.’
30 Et maintenant, en retournant chez ton serviteur, mon père, nous ne serions point accompagnés du jeune homme et sa vie est attachée à la sienne!
31 Certes, ne voyant point paraître le jeune homme, il mourra; et tes serviteurs auront fait descendre les cheveux blancs de ton serviteur, notre père, douloureusement dans la tombe.
32 Car ton serviteur a répondu de cet enfant à son père, en disant: ‘Si je ne te le ramène, je serai coupable à jamais envers mon père.’
33 Donc, de grâce, que ton serviteur, à la place du jeune homme, reste esclave de mon seigneur et que le jeune homme reparte avec ses frères.
34 Car comment retournerais-je près de mon père sans ramener son enfant? Pourrais-je voir la douleur qui accablerait mon père? »
 Le mot du rabbin Malka…Dans la sidra de ויגש Vayigach, Yehouda nous donne une leçon sur la notion de responsabilité.
En effet, depuis la sidra de Vayechev, nous assistons à un drame :Joseph s’en était allé rendre visite à ses frères, alors que ces derniers étaient partis faire paître leurs troupeaux.A peine l’a t-on aperçu de loin qu’on l’a accusé de « gêneur » et « d’empêcheur de tourner au rond », et on a alors voulu le tuer.Reouven tenta de le sauver en suggérant de le jeter dans un puits afin qu’il y meure. Mais Yehouda leur suggéra de le vendre aux ismaélites comme esclave. Cette proposition plut aux autres frères.
Et c’est ainsi qu’ils se débarrassèrent de Joseph.
20 ans après, la famine fait rage en terre de Canaan.
Les enfants de Jacob partent en Egypte pour acheter de la nourriture.
Ils tombent sur Joseph, qui les « embête » en les accusant d’espions, et qui leur demande de retourner en Canaan et de revenir avec le petit frère Benjamin.
Après beaucoup d’hésitations, leur père Jacob confie le « petit » à Yehouda.
Arrivés en Egypte, chez l’adjoint de Pharaon, l’accueil est chaleureux.
Joseph, voyant Benjamin, fond en larmes et leur fait croire qu’il va les laisser partir pour retrouver le patriarche Jacob en terre promise.
Pour les contraindre à revenir chez lui, Joseph fait cacher sa coupe personnelle dans les affaires de son frère Benjamin.
Toute la fratrie, solidaire de Benjamin, l’accompagne dans le palais de Joseph afin que Benjamin puisse répondre des méfaits dont il est accusé.
Yehouda explique à Joseph qu’il n’est pas question de laisser leur frère Benjamin moisir en prison et qu’il vaut mieux pour tout le monde qu’il soit libéré.
Joseph, convaincu de la sincérité de Yehouda et de ses frères, éclate en sanglots et leur annonce qu’il est leur frère vendu comme esclave.
Quelle stupéfaction ! quelle retournement de situation ! A peine croyable ! il y a quelques années, ils se débarrassent de leur frère, et aujourd’hui, ils sont prêts à se sacrifier pour l’un des leurs.
C’est le sens de la techouva. Les enfants de Jacob ont reconnu leurs fautes. Et Joseph a pardonné à ses frères car ils ont changé de comportement. Nous pouvons dire que Joseph pardonne les erreurs de jeunesse. Hachem aussi nous pardonne nos erreurs quotidiennes, lorsque nous faisons téchouva, que nous nous repentons.
La fête de Hanoucca est finie. 
Permettez moi de féliciter toutes les personnes qui se sont démenées afin que la lumière puisse renvoyer les ténèbres, partout dans le monde.
Chabbat Chalom !
 
					





