(Exode, 18.1 – 20.22)
Naassé vénichma, est-ce bien raisonnable ?
Le mot du rabbin Malka…
Une petite introduction avec la fête de Tou Bichvat, que nous venons de fêter dimanche soir et ce lundi, le 15 du mois de Chevat.A ce propos, merci à toutes et à tous pour tous les fruits que vous avez apportés à la synagogue, et que nous avons ainsi pu déguster ensemble, pour respecter la tradition !Nous avons célébré le nouvel an des arbres, la fête de la nature, car à chaque fois que nous avons un fruit entre les mains, c’est un miracle.
C’est une journée où l’on mange beaucoup de fruits, et chaque fruit a sa propre signification. Pour chacun, on s’arrête et on récite, par exemple, combien de fois, dans la Torah, il est fait mention de la noix, de la pomme, du raisin, de l’huile ou de la figue. Les sept fruits d’Israël sont la grenade, le raisin, la figue, l’olive, la datte, l’orge et le blé.Toute la nature est, ce jour-là, sur la table du juif, et on fait une cérémonie de bénédictions pour chacun des fruits.Certains disent qu’on peut aller jusqu’à 120.Et on a intérêt à trouver des fruits partout parce qu’en arrivant de l’autre côté, chez D.ieu, après la mort, Il va nous demander : » Comment se fait-il que tu ne M’aies pas glorifié pour tel fruit alors que Je te l’ai montré. »Et on va lui dire : » Mais… 30 euros le kilo ! » Et Lui : » Mais peu importe, Je t’ai donné les 30 euros ! Pourquoi as-tu regardé les dépenses alors que c’est Moi qui paye ! »Pendant toute une journée nous célébrons des cérémonies et nous plantons énormément d’arbres, comme en Israël où les enfants sortent dans les jardins pour en planter.
Passons maintenant à l’étude des textes que nous allons lire dans la sidra de cette semaine.
Chemot, chapitre 20, versets 1 et 2 :א וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֵת כָּל-הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה לֵאמֹר.ב אָנֹכִי יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, אֲשֶׁר הוֹצֵאתִיךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם מִבֵּית עֲבָדִים:לֹא-יִהְיֶה לְךָ אֱלֹהִים אֲחֵרִים, עַל-פָּנָי.
1 Alors D.ieu prononça toutes ces paroles, savoir:2 (1) « Je suis l’Éternel, ton D.ieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage.(2) « Tu n’auras point d’autre dieu que moi.
Et chapitre 24, verset 7 :
ז וַיִּקַּח סֵפֶר הַבְּרִית, וַיִּקְרָא בְּאָזְנֵי הָעָם; וַיֹּאמְרוּ, כֹּל אֲשֶׁר-דִּבֶּר יְהוָה נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע.
« Il prit de Livre de l’Alliance et il fit la lecture au peuple qui déclara : tout ce que le Seigneur a dit nous le ferons et nous le comprendrons ».
Dans l’expression » na’assé vé nichma « , il y a na’assé, nous allons faire, et nichma, nous allons entendre, comprendre. Comme quelqu’un qui entend, chama.Donc le peuple a dit à Moïse : Nous allons être illogique, nous allons d’abord faire et une fois qu’on aura fait, on va peut être comprendre. L’un ne va pas avec l’autre. Je peux faire, je peux pratiquer mais je ne suis pas obligé de comprendre, puisque je fais confiance au rédacteur de la Torah, D.ieu, qui nous a dit de faire. Les commandements, ce n’est pas d’abord comprendre, mais d’abord l’action, l’acte.Même si je dis ne pas avoir la Foi, cela s’appelle la Foi. La Foi, c’est quand on a confiance en l’autre, en D.ieu et c’est pour ça qu’on va faire ses commandements.Si ça ne reste qu’une théorie, ça ne marche pas. Il faut passer à l’acte et en faisant l’acte, le commandement, à ce moment-là, je comprends quelle est la pensée divine. Celui qui veut simplement rester théorique ne pourra jamais comprendre les desseins de D.ieu. Car le Judaïsme, c’est la pratique ! La théorie, on peut étudier, avoir la philosophie, etc… Mais pour rentrer dans l’équipe, il faut, en premier lieu, pratiquer. Les pratiquants, ce n’est pas qu’ils ne se posent pas de questions. Pendant Chabbat, pourquoi ne pas prendre la voiture au lieu d’être sous la pluie sans parapluie, ou bien marcher des kilomètres pour aller à la synagogue ? La réponse est : » Non, je ne peux pas. »Et c’est seulement en agissant comme ça que je pourrai vraiment comprendre le sens profond du commandement.
C’est vrai que c’est illogique et que cela sort de l’ordinaire, mais c’est la grandeur d’Israël, quand il a dit : On fera d’abord.Il y a un midrach qui raconte que D.ieu a proposé sa Torah à toutes les nations, tous les peuples de l’époque, et tout le monde a dit qu’il voulait connaitre le contenu. Quand Il leur donnait la lecture des 613 commandements, il y avait toujours un commandement qui dérangeait, un ou deux ou trois qu’il fallait enlever, donc ils n’acceptaient pas la Torah, sauf le peuple juif qui a dit : D’abord j’accepte, je fais confiance en D.ieu et peut-être qu’un jour je comprendrai. Peut-être, ce n’est pas sûr que je comprendrai. Car les chemins de D.ieu sont impénétrables et toute personne qui essaye de vraiment se mettre à la place de D.ieu se casse la figure parce qu’il faut d’abord faire.
L’homme n’est pas obligé de tout comprendre. Il croit avoir compris, mais n’a jamais tout à fait compris. Quand on veut discuter avec les gens et que quelqu’un dit qu’il a compris, heureusement qu’on ne lui demande pas de le démontrer, car il ne le pourrait sûrement pas.C’est pourquoi na’assé vé nichma, respectons nos parents et nos anciens, faisons le bien autour de nous, et pour le reste on comprendra peut-être un jour, mais au moins, nous aurons ça entre nos mains, les faits, et nous n’avons pas besoin de tout comprendre.
Chabbat Chalom !
CHABBAT YITRO / HAFTARA ISAÏE 6.1 – 7.6






